Existe-t-il d'autres pesticides dangereux utilisés aux Antilles ?

Publié le par Gilles Grosjean

Oui. Les conditions climatiques locales et les méthodes de cultures intensives (bananes, cannes à sucre, ananas,...) favorisent la prolifération de parasites de toute sorte. D'où l'utilisation massive de produits phytopharmaceutiques.

Citons par exemple le paraquat, herbicide largement utilisé aux antilles. Il vient d'être interdit par l'union européenne, en raison de sa forte toxicité. Beaucoup de produits phytosanitaires sont neurotoxiques. Certains sont cancérogènes, d'autres mutagènes ou reprotoxiques.

Un article paru dans libération (mercredi 19 septembre 2007) retrace l'historique de l'interdiction du chlordécone et de la dérogation obtenue pour les Antilles :

"A chacun ses casseroles phytosanitaires. Les gouvernements socialistes portent comme une croix la prolongation, de 1990 à 1993, de l’utilisation du chlordécone. Banni en 1990, il obtient un sursis de deux ans, réclamé par un député-maire des Antilles, Guy Lordinot et accordé par Henri Nallet, ministre de l’Agriculture . En 1992, Yves Hayot, président de la Sicabam, un groupe de producteurs de bananes, exige, directement auprès du ministre, un an de plus. Accordé par Jean-Pierre Soisson.
 
[...] En 2003, Hervé Gaymard, ministre de l’Agriculture, passe outre les préventions de la Commission de toxicité des pesticides qui pointe le «problème de santé publique posé par cette substance (le paraquat) utilisée dans des tentatives de suicide». Le ministère, toujours aussi sensible aux intérêts bananiers, n’y voit que «mésusages». En 2005, la mission parlementaire, sous l’égide de l’UMP, fait la pub du Paraquat, dont la «nouvelle formulation devrait améliorer le taux de survie» des suicidaires, alors qu’il s’agit d’un pesticide ! Il faudra attendre cet été pour que la Cour de justice européenne, saisie par la Suède, interdise enfin à la France de faire usage du Paraquat. "

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article