Pourquoi les légumes racines sont-ils contaminés ?
Les études réalisées à ce jour (rapport CIRAD/INRA de juin 2006), montrent que la contamination a essentiellement lieu par contact avec le sol pollué au chlordécone. Elles montrent également que la forme du légume et sa durée de culture (donc d'exposition au chlordécone), influencent le niveau de contamination. Ainsi, la forme du dachine et son temps de croissance très long permettent d'expliquer qu'il figure parmi les légumes les plus contaminés lorsqu'ils sont cultivés sur un sol pollué. Par ailleurs, on a pu démontrer que les épluchures d'igname sont jusqu'à 10 fois plus contaminés que la pulpe consommée.
Mais ce n'est pas tout, et c'est là que le problème prend de l'ampleur. Les études agronomiques ont montré qu'une contamination importante des organes aériens de certaines plantes (base de la canne à sucre et ananas par exemple) existait sur des sols fortement contaminés. Ce qui implique qu'une contamination via le système racinaire (et non plus seulement par contact) est possible : les molécules de chlordécone remontent depuis les racines vers la partie aérienne de la plante. La contamination des légumes suivants est aujourd'hui avérée : carotte, dachine, patate douce, igname, melon, concombre et tomate. En revanche, les fruits aériens poussant sur des sols même très fortement pollués ne sont pas contaminés : avocat, cristophine, citron, papaye, prune de Cythère...
En conclusion, citons un extrait du rapport CIRAD/INRA de juin 2006 : "La voie de contact n'est donc pas l'unique voie de contamination des végétaux par la molécule de chlordécone. La diffusion peut s'exercer via les systèmes racinaires, et contaminer des organes aériens, apparemment d'autant plus fortement que ceux-ci seront proches du sol et longs à se former".