Existe-t-il des moyens de dépollution des sols ?

Malheureusement non. Le rapport CIRAD/INRA de juin 2006 indique qu'il n'existe pas à ce jour de moyen connu permettant une dépollution des sols contaminés au chlordécone. En raison de sa très grande rémanence, les sols contaminés le resteront pendant plusieurs dizaines d'années, voire plusieurs siècles selon le taux de contamination initial. Ainsi, selon les études réalisées par l'INRA, un sol ayant reçu un apport de 3kg/an/ha de chlordécone dans les périodes 1971-1978 et 1982-1993 (scénario pratiqué dans les bananeraies) atteindrait dans les années 2000 un taux de contamination d'environ 50mg/kg de sol et resterait contaminé jusqu'en ... 2550 !

Les pratiques de labour profond souvent utilisées en Martinique (contrairement à la Guadeloupe) ont par ailleurs entraîné une répartition du chlordécone jusqu'à 70 cm de profondeur. Un nettoyage par décapage de la couche superficielle des sols est donc à exclure.

A ce jour, aucune plante étudiée ne possède la propriété d'absorber en grande quantité le chlordécone présente dans le sol (comme nous le verrons, la contamination se fait essentiellement par contact). La phytorémédiation des sols pollués au chlordécone n'est donc pour l'instant pas envisageable.